RIMBAUD Arthur (Charleville, 1854 – Marseille, 1891).
Révolté dès l'enfance contre les conventions provinciales et la vie familiale confinée, il poursuit toutefois de brillantes études secondaires au collège de Charleville où il excelle particulièrement en vers latins. À l'âge de seize ans, il écrit ses premiers poèmes en français et dès 1870, soutenu et conseillé par son professeur de rhétorique, Georges Izambar, il lit avec passion la poésie contemporaine et envoie trois poèmes, dont « Ophélie », à Théodore de Banville. Dès la déclaration de la guerre franco-prussienne, il part pour Paris où il est incarcéré à la prison de Mazas. De retour à Charleville, il repart aussitôt pour la Belgique et écrit durant cette escapade une dizaine de poèmes parmi lesquels « Au cabaret vert » et « le Dormeur du val ». Contraint par sa mère à regagner Charleville, il passe ses journées à lire, puis apprenant la proclamation de la Commune de Paris, il fausse compagnie à sa famille et reprend le train pour la capitale le 25 février 1871. Il reviendra à pied dans sa ville natale. Conscient de sa vocation poétique, qu'il envisage comme une expérience prométhéenne de « voleur de feu », il écrit en mai 1871 sa fameuse Lettre du voyant ou il déclare : « Le poète se fait voyant par un long, immense et raisonné dérèglement de tous les sens ». En septembre 1871, il compose « Le bateau ivre ». Appelé à Paris par Verlaine à qui il avait envoyé quelques poèmes, il mène auprès de celui-ci une vie tout à la fois orageuse et bohème qui, malgré les efforts conjugués de la mère de Rimbaud et de la femme de Verlaine, se poursuivra deux années durant à Londres et en Belgique. Blessé par Verlaine au terme d'une violente querelle en 1873, il se retire dans la maison familiale de Roche et écrit Une saison en enfer, qu'il fera imprimer à Bruxelles et dont seuls quelques exemplaires envoyés à des amis seront alors distribués. Après les poèmes en prose desIlluminations, entrepris peut-être à Londres et achevés en 1873, Rimbaud , à dix-neuf ans, renonce à la littérature. Pendant les dix-sept années qu'il lui reste à vivre, il voyage, apprend les langues étrangères, exerce les métiers les plus divers en Europe, en Indonésie, en Afrique. Après de multiples aléas, il part pour Aden en 1880. Engagé par une maison de commerce, il traverse la mer Rouge et s'installe en Abyssinie où il fait oeuvre à la fois d'explorateur et de commerçant. En 1887, il s'engage dans une affaire de trafic d'armes. L'aventure se solde par un échec. En février 1891, une tumeur se déclare à son genou droit. Incapable de poursuivre son travail, atteint d'insupportables douleurs, il est rapatrié en France, hospitalisé à Marseille où sa jambe droite est amputée. Après un dernier séjour dans les Ardennes et devant l'aggravation de son mal, il retourne à l'hôpital de la Charité à Marseille où il meurt dans une sorte de délire à demi conscient, le 10 novembre 1891, à l'âge de trente-sept ans. Son œuvre, aussi intense que brève, a frayé le chemin à toute la poésie française du XXe siècle.
Poèmes de l'auteur
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A la musique
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Age d'or
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Au cabaret-vert
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Aube
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Bal des pendus
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Bannières de mai
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Bonne pensée du matin
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Bruxelles
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Chanson de la plus haute tour
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Chant de guerre parisien
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Départ
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Entends comme brame
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Est-elle almée ?
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Fêtes de la faim
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Honte
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Jeune ménage
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L'éclatante victoire de Sarrebruck
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L'Eternité
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L'étoile a pleuré rose ...
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L'homme juste
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L'orgie parisienne ou Paris se repeuple
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La maline
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La Rivière de Cassis
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Larme
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Le bateau ivre
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Le buffet
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Le châtiment de Tartufe
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Le coeur volé
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Le loup criait
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Le mal
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Les assis
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Les chercheuses de poux
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Les corbeaux
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Les douaniers
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Les effarés
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Les étrennes des orphelins
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Les mains de Jeanne-Marie
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Les pauvres à l'église
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Les poètes de sept ans
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Les soeurs de charité
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Ma bohème
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Marine
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Mémoire
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Mes petites amoureuses
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Michel et Christine
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Morts de Quatre-vingt-douze
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Mouvement
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Ô saisons, ô châteaux
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Oraison du soir
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Première soirée
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Qu'est-ce pour nous, mon coeur...
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Rages de Césars
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Rêvé pour l'hiver
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Roman
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Soleil et chair
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Tête de faune
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Vénus Anadyomène
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Voyelles