Baudelaire Charles (Paris, 1821 – Paris, 1867)
Il a sept ans lorsque sa mère, veuve en 1827, se remarie avec le commandant Aupick, futur général et ambassadeur de France, bête noire du jeune Baudelaire et auprès de qui il sera enterré. Après des études à Lyon puis à Paris, au lycée Louis-le-Grand, il est contrait par sa famille, inquiète de son caractère bohème, à un long voyage en voilier qui le conduit en 1841 jusqu'à l'île Maurice. Il en résultera chez le poète un goût marqué pour l'exotisme et des ébauches de poèmes, plus tard remaniés et repris dans les Fleurs du mal. De retour en France, il se lie avec Théophile Gautier, Théodore de Banville et Sainte-Beuve et commence à publier sous divers pseudonymes des poèmes et des articles littéraires. Ayant sérieusement entamé l'héritage de son père qui lui a été remis à sa majorité, il se voit doté en 1844 d'un conseil judiciaire dont il souffrira jusqu'à la fin de sa vie. Ses premières publications sur les salons de peinture, en 1845 et 1846, manifestent déjà le sérieux et la rigueur de son jugement critique. De cette même époque date son immense admiration pour l’œuvre d'Eugène Delacroix, auquel il consacrera plus tard quelques-unes de ses pages les plus pertinentes. Sa longue liaison avec Jeanne Duval , la belle quarteronne, qu'il appellera sa « Vénus noire », ne lui interdit pas d'autres attachements pour des femmes du monde, ainsi la froide Mme Sabatier en qui il pensera trouver son « ange gardien ». En 1847, la lecture d'Edgar Poe lui révèle sa fraternité d'âme avec l'écrivain américain. Pendant dix-sept ans, Baudelaire s'attachera à l’œuvre de Poe dont il donnera une traduction admirable. Il travaille longuement à la mise en forme de son recueil de poèmes, les Fleurs du mal, qui paraît finalement en 1857 et qui s'attire aussitôt les foudres de la censure impériale. Condamné en correctionnelle, Baudelaire ampute l'ouvrage de six poèmes considérés par le tribunal comme inconvenants ou obscènes. Malgré les encouragements de quelques écrivains amis, Baudelaire est vivement affecté par le verdict. Il travaille néanmoins à une seconde édition desFleurs du mal (1861), qu'il enrichit de trente-cinq poèmes nouveaux. Après un essai infructueux de candidature à l'Académie française en 1862, il écrit encore deux études magistrales sur la peinture, l'une consacrée à Delacroix, l'autre à Constantin Guys. Déçu par ses différents échecs, miné par la maladie et démuni de ressources, il quitte Paris pour s'installer à Bruxelles où, deux années durant, il mène une vie difficile et tourmentée. Il s'applique toutefois à l'achèvement de ses Petits Poèmes en prose ainsi qu'à une satire féroce sur la Belgique, lorsqu'il est terrassé par une attaque de paralysie à Namur en 1866. Privé de l'usage de la parole mais ayant gardé toute sa lucidité, il est ramené à Paris où il survivra un an, entouré par ses amis Nadar, Banville et Leconte de Lisle. Ses œuvres critiques et l'édition définitive de ses poèmes ne paraîtront qu'après sa mort. La postérité seule a rendu justice à ce grand poète du déchirement et du spleen.
Poèmes de l'auteur :
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A celle qui est trop gaie
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A une dame créole
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A une Madone
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A une Malabaraise
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A une mendiante rousse
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A une passante
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Alchimie de la douleur
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Allégorie
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Au lecteur
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Avec ses vêtements ondoyants et nacrés
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Bénédiction
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Bien loin d'ici
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Bohémiens en voyage
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Causerie
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Chanson d'après-midi
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Chant d'automne
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Châtiment de l'orgueil
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Ciel brouillé
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Confession
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Correspondances
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Danse macabre
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De profundis clamavi
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Don Juan aux enfers
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Élévation
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Épigraphe pour un livre condamné
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Femmes damnées (1)
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Femmes damnées (2)
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Harmonie du soir
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Horreur sympathique
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Hymne
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Hymne à la beauté
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Incompatibilité
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J'aime le souvenir de ces époques nues
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Je n'ai pas oublié, voisine de la ville
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Je n'ai pas pour maîtresse une lionne illustre
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Je t'adore à l'égal de la voûte nocturne
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Je te donne ces vers...
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L'âme du vin
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L'amour et le crâne
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L'aube spirituelle
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L'avertisseur
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L'ennemi
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L'Etranger
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L'examen de minuit
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L'héautontimorouménos
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L'horloge
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L'idéal
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L'invitation au voyage
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L'irrémédiable
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L'irréparable
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La Béatrice
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La beauté
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La chevelure
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La cloche fêlée
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La fin de la journée
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La fontaine de sang
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La géante
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La lune offensée
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La mort des amants
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La mort des artistes
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La mort des pauvres
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La muse malade
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La muse vénale
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La musique
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La pipe
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La prière d'un païen
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La rançon
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La servante au grand coeur dont vous étiez jalouse
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La vie antérieure
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La voix
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Le beau navire
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Le cadre
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Le chat (1)
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Le chat (2)
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Le couvercle
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Le crépuscule du matin
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Le crépuscule du soir
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Le cygne
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Le flacon
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Le flambeau vivant
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Le galant tireur
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Le gouffre
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Le goût du néant
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Le guignon
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Le jet d'eau
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Le jeu
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Le Léthé
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Le mauvais moine
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Le mort joyeux
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Le poison
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Le portrait
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Le possédé
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Le rebelle
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Le reniement de Saint-Pierre
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Le rêve d'un curieux
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Le revenant
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Le serpent qui danse
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Le squelette laboureur
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Le tonneau de la haine
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Le vampire
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Le vin de l'assassin
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Le vin des amants
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Le vin des chiffonniers
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Le vin du solitaire
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Les aveugles
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Les bijoux
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Les deux bonnes soeurs
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Les métamorphoses du vampire
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Les petites vieilles
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Les phares
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Les plaintes d'un Icare
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Les promesses d'un visage
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Les sept vieillards
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Les ténèbres
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Les yeux de Berthe
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Lesbos
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Lola de Valence
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Madrigal triste
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Moesta et errabunda
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Obsession
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Poèmes divers, I
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Poèmes divers, II
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Que diras-tu ce soir, pauvre âme solitaire
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Recueillement
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Remords posthume
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Rêve parisien
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Réversibilité
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Sed non satiata
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Semper eadem
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Sépulture
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Sisina
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Sonnet d'automne
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Spleen : J'ai plus de souvenirs que si j'avais mille ans
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Spleen : Je suis comme le roi d'un pays pluvieux
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Spleen : Pluviôse, irrité contre la ville entière
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Sur Le Tasse en prison
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Tous imberbes alors, sur les vieux bancs de chêne
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Tout entière
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Tu mettrais l'univers entier dans ta ruelle
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Un voyage à Cythère
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Une charogne
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Une gravure fantastique
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Une martyre