Mallarmé, Stéphane (Paris, 1842 – Valvins, 1898).
Hanté par la poésie dès son adolescence, il est contraint par les difficultés économiques de sa famille à occuper dans l’Administration des postes subalternes qui le tiennent à l’écart des milieux littéraires parisiens. Devenu professeur d’anglais en 1863, il sera nommé successivement à Tournon, à Besançon puis à Avignon, où la monotonie du quotidien et les tâches de sa profession lui pèsent, sans l’empêcher toutefois de poursuivre, dès ses premiers poèmes, une rêverie solitaire et de manifester un désir absolu qui ne le quittera plus. D’abord sensible à l’idéal poétique de Baudelaire, il est frappé plus vivement par les écrits d’Edgar Poe, dont il s’attachera à traduire les poèmes. Ses premières compositions poétiques paraissent dans d’obscures revues de province. Saisi par le vertige d’une impuissance à écrire, il entreprend néanmoins en 1864 une tragédie, Hérodiade, qu’il n’achèvera pas sous cette forme, mais qu’il publiera comme un poème en 1869 dans le Parnasse contemporain. Vers la même époque, il écrit une sorte de conte hermétique, Igitur ou la folie d’Elbehnon, qui témoigne de l’établissement métaphysique de sa démarche. Son retour à Paris en 1871 lui permet de participer davantage à la vie littéraire. Introduit auprès de Leconte de Lisle et de Victor Hugo, il rencontre aussi Rimbaud et Verlaine. Ses poèmes les plus travaillés, « Toast funèbre », « Tombeau d’Edgar Poe », « L’après-midi d’un faune », datent de ses premières années parisiennes. Admiré jusqu’alors par un groupe restreint, il atteint la célébrité après la parution des Poètes maudits, en 1884, où Verlaine lui consacre un chapitre, et plus encore par l’hommage que lui rend Huysmans dans son roman À rebours en 1884. Il devient bientôt le maître d’une nouvelle génération de poètes, les symbolistes, qui se réunissent autour de lui dans son appartement de la rue de Rome, lors de ses célèbres « mardis ». En 1887, il publie l’édition complète de ses poèmes, et la gloire lui est désormais acquise dans les lettres françaises. Cette audience qu’il n’a pas recherchée ne l’écarte pas de son projet majeur d’écrire enfin le « Livre », où l’absolu se révèlerait sous la forme du pur poème. Absorbé par cette quête de l’inaccessible, il rassemble cependant sa production antérieure dans Vers et Prose (1893) et Divagations (1897). Un an avant sa mort, il fait paraître le poème qu’il considère comme le premier signe de cette révélation spirituelle : « Un coup de dés jamais n’abolira le hasard ». Il meurt brutalement d’un spasme de la gorge, persuadé de son échec.
Poèmes de l'auteur
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A la nue accablante ...
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Angoisse
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Au seul souci de voyager ...
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Aumône
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Billet
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Brise marine
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Cantique de saint Jean
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Chansons bas
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Dame sans trop d'ardeur...
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Dans le jardin
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Don du poème
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En envoyant un pot de fleurs
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Eventail de Madame Mallarmé
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Eventail de Mademoiselle Mallarmé
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Feuillet d'album
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Hérodiade - Cantique de saint Jean
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Hommage
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L'azur
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La chevelure vol...
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La marchande d'herbes aromatiques
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La négresse
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Las de l'amer...
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Le château de l'espérance
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Le guignon
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Le pitre châtié
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Le silence déjà funèbre d'une moire
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Le sonneur
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Le tombeau d'Edgar Poe
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Le tombeau de Charles Baudelaire
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Le vierge, le vivace et le bel aujourd'hui ...
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Les fenêtres
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Les fleurs
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M'introduire dans ton histoire
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Mes bouquins refermés ...
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O, si chère de loin ...
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Petit air
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Petit air (guerrier)
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Placet futile
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Prose
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Quand l'ombre menaça ...
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Quelle soie aux baumes de temps
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Remémoration d'amis belges
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Renouveau
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Rêve antique
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Rien au réveil que vous n'ayez
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Sainte
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Salut
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Ses purs ongles très-haut ...
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Si tu veux nous nous aimerons
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Soupir
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Surgi de la croupe et du bond
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Toast funèbre
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Tout orgueil fume-t-il du soir,
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Tristesse d'été
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Une dentelle s'abolit ...
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Une négresse
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Victorieusement fui ...