Sully Prudhomme, René François Armand Prudhomme, dit (Paris, 1839 – Châtenay-Malabry, 1907).

Reconnu dès l’âge de vingt-six ans grâce à son recueil Stances et poèmes où se trouve le fameux « Vase brisé », il fait bientôt partie du groupe des Parnassiens que préside Leconte de Lisle. Sa recherche de rigueur formelle apparaît encore dans les Solitudes (1869), mais déjà tempérée par un lyrisme plus personnel qui s’affirmera avec les Vaines tendresses (1875). Traducteur de Lucrèce, il s’attache dès lors à la composition de deux vastes poèmes philosophiques, la Justice, paru en 1878, et le Bonheur, paru en 1888. Admiré et considéré autant comme penseur que comme poète, il sera couronné en 1901 par le premier prix Nobel de littérature. Premier écrivain à recevoir le prix Nobel de littérature, le 10 décembre 1901, il consacre l'essentiel de la somme reçue à cette occasion à fonder un prix de poésie décerné par la Société des gens de lettres. Il crée par ailleurs en 1902 la Société des poètes français avec José-Maria de Heredia et Léon Dierx. Il est l'un des premiers partisans de Dreyfus.

Sa santé avait été durablement ébranlée par la guerre de 1870. Sur la fin de sa vie, elle le contraignait à vivre quasiment reclus à Châtenay-Malabry (département de la Seine), souffrant d'attaques de paralysie et travaillant à La Vraie Religion selon Pascal (1905). Mort subitement le 6 septembre 1907, il est inhumé au cimetière du Père-Lachaise à Paris. Il avait fait de son neveu Henry Gerbault (1863-1930) son légataire universel.