Ô rêve des hommes...
Telles des roses suaves par la brise bercées,
Dès l’aurore de vos printemps, ô fleurs ingénues
Vous possédez le don de charmer l’inconnu,
Rayon de soleil qui déjà brûle les pensées.
Puis éclairant le monde par l’ineffable beauté
D’un regard où luit le secret des nuits argentées,
Oh ! belles geôlières de nos humaines âmes,
D’une si frêle fleur vous voilà déjà femme.
Vous nous emprisonnez dans vos désirs brûlants,
Vous chevauchez l’amour de vos rêves ardents,
Et nos cœurs embrasés palpitant à vos pieds
Sont éclats de diamant dans vos yeux ensoleillés.
Et lorsque par l’amour vous enfantez l’éternité
Un souffle de béatitude s’élève, vénuste divinité,
Le père et l’enfant puisent dans ce calice de miel
Où l’onde sous vos pas glisse vers un nouveau ciel.
Ô cœurs exquis que nos âmes voudraient habiter,
Vous atténuez nos ombres d’un éternel été,
Vous embaumez nos rêves de folles ambitions,
Et parfumez nos vies d’un soupir de passion.
Nés de vos baisers où l’on aime à revenir,
Nous rêvons de vos bras et du sein de l’avenir,
Il brûle en vous cet étrange feu de la nature
Qui illumine l’horizon de si belles aventures.
Et lorsque du monde l’homme devient roi,
Que l’inaccessible firmament gît dans ses mains,
C’est au feu sacré de votre cœur qu’il le doit,
Vous êtes providence de nos éternels lendemains.
Et dans vos yeux s’écoule la rivière du temps,
Aurore et crépuscule y sont éternels printemps ;
Ô Rêve des hommes que votre amour inonde,
Depuis toujours vous gouvernez le monde.
Philippe Laplace, extrait du recueil « Clair-Obscur »
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