L’homme...
Si loin de ce rêve savoureux gisant en hiver
Né des aurores d’hier d’un feu d’or et de lumière,
Il marche, il court, vit dans des songes démesurés
Le cœur prisonnier du vent, de terres inexplorées.
Dans ce miroir du ciel aux vagues insoumises,
Où le chant du soleil dans l’océan s’épuise,
Il rêve d’horizon et de profondeurs indomptées ;
Ces vaisseaux lui offrent la terre tant convoitée.
Mais la plainte sauvage et menaçante de l’océan
Ne peut apaiser ses rêves d’apprivoiser les vents,
Tel l’albatros au vol majestueux, il s’offre des ailes,
Sillonne les cieux déjouant les puissances éternelles.
La Terre est trop petite, ses ambitions démesurées,
L’astre de la nuit le charme, il se croit emmuré ;
Dans le voile ténébreux où scintillent des diamants
Il défie, s’aheurte et pose un pied sur sa face d’argent.
Puis il rêve de profondeur, de ces richesses intimes,
Il brave la nature et sonde les ténébreux abîmes,
Mais l’océan à ses secrets sous ses sinistres sanglots ;
Pourtant avec irrévérence il viole ses divins flots.
Il est une adversité qui dans ses yeux jette ombrage,
Elle lui vole sa famille sur la rivière des âges,
Mais à l’égale d’un dieu, il prolonge sa destinée
La maladie vaincue, il s’acharne à l’enfanter.
D’une vie glorieuse qui murmure dans ses veines
D’un amour fécond qui toujours brise ses chaînes
Miséreux de tolérance, il ne rêve que d’ambition,
Sa vanité est sincère, il la chérit plus que de raison ;
Sourd et aveugle il ne peut abolir l’odieuse frontière,
Et oublie son rêve de marcher comme des frères.
Philippe Laplace, extrait du recueil « Clair-Obscur »
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